Rhaaaaaaaaaa The Witcher. Le 3 est annoncé, j’en trépigne d’avance et sautille de joie à la moindre évocation de sa sortie, tout en évitant minutieusement tout trailer, bande annonce ou screenshot pour ne pas me baver dessus (oui, je ne regarde JAMAIS les trailers des jeux avant qu’ils sortent, trop de souffrance, trop de spoil).
Moi qui ne suis pourtant pas super jouasse à l’idée de tataner quoi que ce soit à coup d’épée (oui enfin si, d’accord, un peu, mais dans Baldur’s Gate et les Elder’s Scrolls alors mais c’est tout, je suis une femme de goût et de retenue les enfants.), ce jeu m’a simplement donné envie…d’y rejouer encore.
Geralt, épouse-moi !!!
Ahum…heu pardon…hum…pardon chéri, je sais, je sais, je suis déjà mariée (en plus c’est notre anniversaire de mariage, je suis mauvaise). Mais avoue que toi aussi tu l’aimes bien. Un peu. hum. Bref.
Non mais sinon, Geralt, quoi. GERALT !
Basé sur l’univers médiéval-fantastique d’Andrzej Sapkowski, le jeu permet d’incarner Geralt de Riv, un « Sorceleur » (Witcher en anglais), un chasseur de monstres.
L’histoire se situe après la fin de la saga littéraire. Elle a été imaginée par l’équipe de CD Projekt, Andrzej Sapkowski ayant gardé un rôle consultatif.
Geralt, devenu amnésique, est ramené à Kaer Morhen, le quartier général des Sorceleurs. Bientôt, celui-ci est attaqué par un groupe inconnu mais nombreux. Ses membres présentent deux particularités. D’abord, ils portent des broches figurant une salamandre. Ensuite, ils semblent beaucoup s’intéresser au laboratoire de la forteresse, lieu où sont entreposés et fabriqués les précieux mutagènes qui confèrent aux Sorceleurs leurs incroyables capacités.
Qui étaient ces assaillants ? D’où venaient-ils ? Qui les a envoyés ? Autant de questions auxquelles Geralt devra tenter de répondre. (Merci Wikipedia)
D’accord, je n’ai pas (encore) lu la saga. Honte sur moi, tout ça tout ça. N’empêche, The Witcher (traduit par « Sorceleur » en français) est un putain de bon jeu !
Et Geralt un putain de héros.
D’abord, ce n’est pas un éphèbe, il est moche, il ne transpire pas la sexyness à première vue. Mais c’est surtout un super badass, et dans le bon sens du terme. C’est à dire pas à l’américaine, pas rasé de près et fleurant bon l’Axe fleur d’oranger dans son armure étincelante. Non, Geralt transpire, se fait parfois latter la gueule, se trompe, et n’est pas surpuissant. Ce qui ne l’empêche pas de niquer tout ce qui bouge et de m’être infidèle, le sacripant. Mais je le pardonne volontiers, il n’y peut rien s’il a un gros charisme.
Bon, sinon, c’est quoi un Sorceleur ?
Les Sorceleurs sont des mutants chasseurs de monstres, payés pour protéger ceux qui le peuvent. Leur mutation, volontairement provoquée par des agents mutagènes lors d’une sorte de rituel initiatique souvent mortel, les rend stériles, mais aussi surpuissants et résistants à toutes les maladies. Les Sorceleurs sont d’utilité publique, mais leur statut de « monstre » les exclut également de la société.
Les Sorceleurs ne s’autorisent ni sentiment si vie familiale. C’est donc une vie sombre et triste qui les attend, une vie à tuer et à être haï.
L’univers du jeu
On est ici dans un monde de type médiéval-fantastique qui pourrait être des plus basiques, s’il n’était si bien pensé et écrit. Les mœurs et les traditions anciennes moyenâgeuses, parfois amusantes, souvent révoltantes, sont dépeintes avec force et sans euphémisme comme c’est hélas souvent le cas. La violence, la haine, les croyances et bien-pensances sont ainsi criantes de vérité, touchantes, efficaces. La lecture des nombreux livres disponibles in game nous aide à comprendre et découvrir un peu plus les légendes et croyances de ce monde épouvanté. D’ailleurs, les livres sont payants, et même (très) chers ! Belle illustration de l’accès à la culture dans ce milieu rempli d’inégalités en tout genre.
Le rôle de la femme dans The Witcher est une des raisons qui fait que j’aime ce jeu sans réserve (si ce n’est pour les tenues systématiquement légères sinon inexistantes des protagonistes féminines). Les femmes sont présentes, fortes, pas forcément geignardes et secondaires. Les inégalités hommes/femmes sont brutales, le pékin moyen étant misogyne et salace. Le troussage de domestique est monnaie courante et…critiqué. Si, si. Je vous en dirai plus quand j’aurai lu les livres, mais pour une fois dans un jeu où j’incarne un homme, je ne me suis jamais sentie mal à l’aise. Geralt, même s’il peut (et ici on a le choix !) baiser la première venue, ne le fera jamais sous la contrainte, fera preuve de subtilité, et la première venue a elle aussi le choix de refuser ses avances. Il faudra ainsi parfois faire preuve de patience et jouer les séducteurs pour arriver à ses fins. Chaque partie de jambes en l’air vous gratifiera d’une relativement chaste cinématique, ainsi que d’une carte érotique :
Le principe m’a beaucoup plu, du coup j’ai niqué tout ce qui bougeait, sans aucun scrupule ! Du moins dans le premier opus, j’ai fait le choix strictement inverse dans le second en restant fidèle à ma belle et repoussé les tentatives de drague des gourgandines du cru.
Les personnages secondaires sont bien travaillés. Ils ont pour une fois de la substance, un vrai background, de la vie dans leurs petits yeux pixelisés. Ça change et ça fait du bien.
Et le gameplay alors ?
Ce jeu est dirigiste. Voilà, c’est dit. Sauf que pour une fois, c’est pour la bonne cause. Oubliez les personnalisations jusqu’au bout des ongles, Geralt restera Geralt (c’est à dire parfait, évidemment).
Ici point d’avalanche de thunes. Les livres sont chers, on l’a vu, et l’argent ne pousse pas sur les arbres comme c’est souvent le cas dans le RPG moyen. Chaque pièce se gagne à la sueur de son front et il vous faudra économiser un long moment avant de vous payer la super armure à 5000 po. Le monstre de base ne drop pas de piécette, mais on récolte sur lui des organes, peaux, rognures d’ongles qui serviront soit à vous faire gagner de l’argent, soit à fabriquer potions et onguents.
Le système d’artisanat est plutôt bien pensé, même si j’aurais apprécié qu’il soit un peu plus présent (cela dit j’ai joué en mode normal, il semblerait qu’en mode difficile les potions et huiles soient indispensables). Après avoir parcouru les livres traitant des plantes, ingrédients et potions (pour apprendre à les reconnaître), on se retrouve rapidement à tester tout et n’importe quoi sur notre cobaye humain qui, notons-le, s’intoxique si on le gave trop de bile de chien de l’enfer. Et oui, il faudra bien choisir ses potions et les utiliser au bon moment, à bon escient, tout comme les huiles qui enduisent les deux lames (une en argent, pour les moches, une en fer pour les humains) de Geralt.
La difficulté est à mon avis bien calibrée, le jeu n’est pas trop simple comme souvent, vous obligera à utiliser votre matière grise, vos talents de stratège du clavier et vous causera même quelques maux de crânes ou arrachages de cheveux sur certains boss qui sont sont bien tendus, nécessitant des stratégies assez complexes. On se retrouvera aussi rapidement pris au dépourvu dans certaines zones si on ne fait pas attention à sa jauge de vie. La progression dans le jeu est fluide, et je ne me suis jamais sentie obligée de refaire la même zone 15 fois pour faire pexer mon Geralt adoré même si les séances de tuage de trucs gluants à la chaîne sont un passage obligé. Et si comme moi vous aimez foncer dans le tas, vous allez prendre cher.
La communauté autour du jeu est excellente, vous pourrez ainsi modder tout à loisir votre Sorceleur adoré, ajouter du sang, de la rutilance, du staïle, et participer à d’autres intrigues grâce à l’éditeur de level intégré au jeu. Le moddage n’est pas compliqué (et pas épouvantablement prise de tête comme sur Oblivion), ne buggue pas le jeu (ou alors j’ai eu beaucoup de chance), et ajoute du vrai contenu. Ou du sang. Plus de sang.
Pour finir sur les généralités, CD Project est un bon éditeur. Un éditeur Polonais d’ailleurs, comme Andrzej Sapkowski. Pas de DLC, pas de mode « interouèbe obligé » comme malheureusement souvent, pas d’inscription, et pas de plantage à tout va ! C’est beau, c’est bien et proprement développé, et…bah Geralt quoi, merde.
The Witcher, premier opus
Après un rapide tutoriel à base d’attaque de salamandre dans l’enceinte de Kaer Morhen, le QG des Sorceleurs, Geralt est lâché dans les faubourgs de Wyzima…
Première constatation : Ce jeu est beau !
Par rapport à beaucoup de jeux sortis en 2008 (dont Still Life 2, bouh !), The Witcher dispose de graphismes bluffants, plutôt bien optimisés
Le moteur du jeu est une version largement perfectionnée et modifiée (par les développeurs) de l’Aurora Engine de BioWare utilisé dans Neverwinter Nights. Le rendu visuel a cependant été codé par CDProjekt.
The Witcher peut se jouer en vue isométrique à la souris (à la manière d’un Diablo), mais aussi en vue à la 3e personne (comme Oblivion ou Gothic 3, pour ne citer que deux RPG récents). Du coup, le moteur affiche des environnements bien plus fournis et précis que Neverwinter Nights 2. Un PC suffisant pour ce dernier ne le sera pas forcément pour The Witcher.
Oui, même si les options permettent de modifier le rendu graphique, mon ancienne Radeon (dont je ne me souviens plus le petit nom) a un peu souffert. Mais rien de bien méchant tout de même, le jeu tourne impeccablement bien avec ma Radeon HD 6870 qui n’est pas non plus de première jeunesse.
Petit tour d’horizon (les screens sont de jeuvideo.com) :
Deuxième constatation : le gameplay est bien pensé !
On peut jouer soit au clavier, soit à la souris, et en vue à la première ou à la troisième personne. Si comme moi vous êtes un(e) flippé(e) de la vue FPS, c’est bien. La prise en main est relativement simple et bien expliquée en début de jeu.
Ensuite, on peut choisir son style de jeu entre utilisation de la magie et meulage à l’épée. Pour ma part, j’ai choisi meulage (fin et subtil comme d’hab je sais). En fait je n’ai pas su me faire au système de magie, et ai utilisé celle-ci avec modération même si certains sorts sont indispensables.
On dispose d’un classique arbre de talents où on peut joyeusement dépenser les points gagnés après combats épiques (talents « or »), palpitants (talents « argent ») ou un peu moins funky (talents « bronze ») :
L’inventaire de notre héros est limité et il faudra se rendre à l’auberge pour accéder à son coffre (qui voyage par magie d’un tavernier à l’autre, c’est bien pratique) ou se reposer ou plutôt méditer près d’un bon feu de cheminée. On pourra également y tester nos talents de pugiliste en participant à des combats contre les gueux du coin. Un bon moyen de gagner de l’argent et de se tailler une réputation de cogneur (j’ai adoré le système de pugilat et y ai passé des heures. En plus les insultes sont assez fun…). Si on n’aime pas frapper son prochain, on le dépouille aux dés (mais je suis mauvaise aux dés, comme au poker.).
Si on est en rase campagne on se repose au coin d’un feu de camp. Enfin sauf si on a oublié ses briquettes à la taverne. Et là, c’est dommage, mais pas de téléportation : on rentre à pattes, ça vous apprendra.
Le feu de camp permet aussi de se régénérer, d’attribuer ses points de talents, de fabriquer des potions et de faire passer le temps car certains événements sont liés à l’heure du jour ou de la nuit.
Troisième constatation : le scénario est prenant !
Après la phase tutoriel, on entre dans le vif du sujet une fois dans les Faubourgs de Wyzima. Malgré une zone fermée et quelques allers-retours qui nous obligeront à cavaler des heures dans les broussailles, les quêtes sont assez nombreuses et peu répétitives.
Le gros point fort est que Geralt fait des choix tout au long de sa progression. Cela peut aller du simple « offrir des fleurs à mamie » au pouvoir de vie ou de mort sur son prochain.
Bon sinon je ne vous dirai rien de plus et vous laisse découvrir par vous-même le scénario qui est riche et donne envie de rejouer dès la cinématique de fin et son épouvantable twist…
Dernière constatation : ce jeu est bien fini.
C’est assez rare pour être souligné. Contrairement à un Risen que j’avais trouvé bâclé sur le dernier chapitre, on sent que The Witcher a été peaufiné jusque dans les moindres détails avec une fin de jeu aux petits oignons. Aucun temps mort, pas de lassitude ni de longueurs, ou si peu.
En bonus, la VF est, pour une fois, acceptable ! Whahou.
Ce que j’ai moins aimé :
- Les PNJ sont peu diversifiés. Si dans un Elder Scrolls c’est relativement peu visible, ici ça l’est…et c’est dommage, vu la richesse du reste !
- Même si le jeu est tout sauf manichéen, nos décisions ne sont pas si impactantes que ça sur le reste du jeu.
- J’aime pas les murs invisibles ! Là où dans un Morrowind on peut aller gambader joyeusement un peu partout, dans The Witcher ce n’est pas le cas.
- Le loading entre les zones est un peu long.
Second opus : The Witcher 2
En général, les seconds opus me font un peu peur. « Suite » signifie hélas souvent gros ratage, The Witcher 2 : Assassin of Kings échappe heureusement à la règle. Ouf, l’honneur est sauf et je veux toujours épouser Geralt (pardon, chéri, pardon…). Cette seconde review est plus courte, mais tout ou presque a déjà été dit plus haut. En tout cas Geralt a toujours autant la classe, et ça c’est important.
Première constatation : Ce jeu est beau !
Oui, je me répète, mais ce jeu est beau. Les graphismes sont encore mieux, donc, et même si ma Radeon ne m’a pas permis de profiter de toutes les options à 200%, gros enjoyage quand même.
Et en plus Triss a gagné une « vraie » armure et ne se trimballe plus (tout le temps) les seins à l’air.
(Toujours des screenshot de jeuvideo.com)
Deuxième constatation : le gameplay a un peu changé ou c’est moi ?
Ce fut ma première et seule déception : la prise en main et l’interface ont évolué. Si sur cette dernière c’est plutôt réussi, le changement de maniabilité de mon héros m’a décontenancée au début. Cela dit, rien de dramatique, en deux heures hop ! On repart ! Deception canceled.
Autre ajout : les QTE sont plus nombreux et différemment pensés. C’est sympa au début, pourtant le système devient un peu répétitif après quelques heures de jeu.
Troisième constatation : le scénario est toujours aussi bien !
…même si le tutoriel de départ est long, plus long que sur le premier opus. Le scénario est toujours aussi prenant, si ce n’est plus. Le dirigisme du jeu est rapidement compensé par l’intrigue de mieux en mieux travaillée.
Là encore, je m’arrête, car ce serait encore plus vous spoiler si vous n’avez pas joué au 1. Notez cependant la possibilité d’importer les sauvegardes du premier en début de partie (Malheureusement, je testerai ça sur ma seconde partie car je n’ai pas réussi à réimporter mes saves après avoir déplacé mon répertoire Steam.).
Dernière constatation : vivement le 3 !
Avec une fin ahurissante, je suis restée scotchée plusieurs minutes devant les crédits et les bisoux de CD Project. J’attends donc la suite. Depuis deux ans. Ouais. The Witcher 3 a encore été repoussé…
Ces gens sont toujours aussi bons, vive la Polonie !!!
Ce que j’ai moins aimé
- Le changement de gameplay, je suis une femme d’habitudes !
- Les QTE obligatoires
- Un scénario un poil trop linéaire
Conclusion
Ce jeu est une tuerie, j’attends le troisième avec une impatience digne d’une collégienne à 16h55 le dernier jour d’école avant les grandes vacances. Je croise les doigts pour qu’il soit aussi bien que prévu, mais dans tous les cas, je vais me ruer dessus dès la sortie, c’est sûr.
(edit : en fait je l’ai eu enceinte de 9 mois, j’attends toujours l’occasion de pouvoir y jouer…)