Tragédie à Bonneuil sur Mer

Avertissement : cet article du Nouveau Détective est un FAUX ! Il s’agit simplement d’un exercice d’écriture qui m’a bien amusée… sur ce, bonne lecture !

Bonneuil sur mer

Le petit matin était calme et clair dans la douce banlieue de Bonneuil sur Mer, le ressac indolent venait frapper la falaise tandis que les mouettes, seules témoins de cette scène idyllique, formaient des cercles dans les airs. Ce petit village de 2300 habitants en lisière d’une pinède odorante était encore tout endormi lorsqu’à 5h du matin, des cris inhumains retentirent.

Yves Berger, notre témoin, nous raconte : c’est en sang que la petite Mathilde sort de la maison de sa grande soeur, la ferme Pignolet. Yves Berger n’a que quelques instants pour se lever et apercevoir l’enfant qui se met à courir au beau milieu de la route, heureusement déserte, pour finir par s’écrouler contre la boîte aux lettre de Rosine, la voisine du 52. Il ne manquerait qu’un malheur supplémentaire pour les Pignolet. Mais qu’à vu la petite ? Que s’est-il passé ? Pourquoi ces traces rouges sur sa petite robe bleue ? Yves se précipite vers ce ballot de tissu chamarré en boule sous la boîte aux lettres de Mme Rosine et étouffe un cri d’horreur en voyant un morceau de cervelle sur la petite joue rougie…

Car Mathilde, cette petite, cette douce fillette de 8 ans 1/2 a vécu l’enfer, une horreur incommensurable qui a duré toute la nuit, pour se terminer atrocement au petit matin. En effet, dans cette douceur estivale du bassin Lorrain, Mathilde est désormais seule au monde. C’est toute une vie ruinée, ensevelie sous ces monceaux de cadavres qui animeront ses cauchemars. Car ce petit ange a assisté, impuissante, à la mise à mort puis au dépeçage de toute sa famille.

Bruisson les deux Meuses. C’est ici qu’à commencé la tragédie. Bruisson, charmant village de Lorraine où vivent Marie-Françoise et Thierry depuis 1979. Ce couple sans histoire est uni depuis 23 ans. Elle est mère de famille, élevant ses 5 enfants, lui est comptable pour une société d’élevage de flocons de mer sauvages. L’argent vient souvent à manquer dans ce foyer chaleureux, mais l’amour immense qui y réside vaut toutes les fortunes du monde. Les Pignolets sont une famille heureuse et unie au delà de toutes les difficultés, malgré Steven, l’aîné de la famille. Hélas, tout l’amour ne peut aider celui qui est déjà perdu en son âme : Steven ne sera pas sauvé par les bras aimants de sa mère. Enfant gai et docile, tout changera à l’adolescence, lorsque viendra le temps du lycée, le temps des fugues, des joints et des scooters débridés, le temps où Steven traînera avec les petites frappes du village et s’enorgueillira des méfaits qu’il commet et de la peine qu’il causera. Très tôt, son père fera tout pour le calmer, au départ ce sont les cadeaux, puis, rapidement, les coups, et pour finir, une triste indifférence. Le manque d’autorité de Thierry va causer un désastre bien des années plus tard, mais personne ne le sait encore.

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Kiki, le berger allemand de la famille Pignolet

Steven est ami avec un certain Mouloud F. Grand, teigneux, et surtout incontrôlable, Mouloud est loin des petites frappes de Bruisson les deux Meuses. Déjà condamné à six reprises pour violences aggravées, possession et trafic de drogue ainsi que vol à main armée, autant dire que ce n’est pas un enfant de chœur. Très impressionnable, Steven se laisse vite glisser lui aussi dans cette voie ô combien facile du gain facile, des filles et du monde de la nuit. Bientôt fidèle habitué du « Tropicana », la boîte de nuit du coin, Steven devient rapidement un caïd lui aussi. Peu de temps après, il épouse la cousine de Mouloud, Rachida, de laquelle il aura deux enfants. Les pauvres parents déjà bien punis par l’attidude de leur fils n’auront pas la joie de profiter de la présence de leurs petits-enfants : en effet, Rachida les déteste et n’a pas manqué de leur hurler au visage lors de disputes familiales explosives.

Ce n’est qu’en 2001 que Steven reprend contact avec sa famille, tout d’abord repentant, l’enfant prodigue dévoile maintenant ses véritables objectifs. Il s’est mis dans « les embrouilles » et a besoin d’argent, vite, tout de suite. Marie-Françoise et Thierry acceptent tout d’abord de se délester de quelques milliers d’euros qu’ils gardaient pour les mauvais jours, mais une fois complètement à sec, Steven en veut plus. Il se tourne maintenant vers ses frères et soeurs qui lui opposent également une fin de non recevoir. Mais qu’est-ce qui a pu transformer Steven de cette manière ? Pourquoi ?

La vérité sur cette transformation est insupportable. Depuis quelques années, le « Tropicana » a fermé ses portes. Cet endroit qui était la plaque tournante de tout le trafic de  pneus réchapés a été incendié, sans doute par son ex-propriétaire toxicomane, en vue de percevoir l’assurance. Un enfant de 2 ans et sa mère de 22 ans sont morts dans l’incendie, mais ça, le propriétaire ne l’a jamais su, car il s’est fait renverser par un poids lourd sur le chemin du retour du club. Cet atroce fait-divers a sonné le glas de toutes les velléités de reconstruction d’un réseau terroriste : les clients de Mouloud et Steven sont partis vers Vologne-les-Bassins, la petite ville la plus proche, pour se fournir. C’est là qu’à commencé la descente aux enfers du fils indigne. Son RSA et la pension d’invalidité de Rachida ne suffisent pas à payer le loyer de la maison, la nourriture et le chauffage. Tout passe dans la drogue, et les deux enfants en sont les premières victimes. Selon un témoin qui a souhaité garder l’anonymat, le couple pervers a même prostitué le petit Matéo, 3 ans, à leurs voisins. L’enquête sur ce point est toujours en cours, mais dans cette histoire, plus rien ne pourra étonner la Gendarmerie qui est déjà au delà de la nausée… Toujours est-il que le couple traverse des moments extrêmement difficiles. Signalés plusieurs pour mauvais traitements, les parents finissent par perdre leurs deux enfants qui atterrissent à la DDASS et par là même toute source de revenu supplémentaire pour assouvir leur addiction.

Petit à petit, l’idée se forme dans l’esprit tordu de Steven que ses parents lui en veulent. Des années d’usage intensif de cannabis et les conseils mesquins de sa femme l’enfoncent un peu plus chaque jour dans la paranoïa. C’est sûr ! Ses parents ne l’ont jamais aimé, ont toujours préféré sa soeur Yvette, la benjamine. Et là se dessine le plan qui va détruire toute une famille.

Photo de Steven prise après son interpellation. On voit bien son regard fou et son sourire démoniaque...
Photo de Steven prise après son interpellation. On voit bien son regard fou et son sourire démoniaque…

Le soir du 8 juillet 2003, une Citroën CX grise se gare dans l’allée de la ferme Pignolet. Yvette accueille ses parents ce soir, pour fêter l’anniversaire de Jean-Kevin, son deuxième enfant. Le temps est magnifique et propice au grand barbecue qui se prépare. Les parents ont passé la journée chez leur fille et sont à présent attablés autour d’un déjeuner copieux. Brusquement, Thierry, le père, se fige : c’est Steven qui apparaît dans l’encadrement de la porte. Cela fait deux ans que Steven n’est pas venu. Derrière lui apparaissent Mouloud, puis Farid, son cousin et le beau-frère de Steven. Tout le monde reste figé un instant et Steven sort une arme : un fusil de chasse. Sans laisser le temps à ses proches de crier, il abat froidement son père d’une balle en plein coeur, puis sa mère de la même manière, Yvette et son mari, eux, sont abattus de plusieurs balles dans le dos, et enfin Jean-Kevin et Grégory, les deux enfants. Tandis qu’il contemple son « oeuvre », le sang s’écoule lentement sur le carrelage de la cuisine. les carreaux de la porte du jardin sont constellés de petite gouttelettes de sang et d’une matière rosâtre indéterminée. Comble du malheur, le seul qui aurait pu alerter le voisinage par ses aboiements lunaires, le gardien de la ferme, le cher Kiki, était par un quiproquo terrible, retenu à  la SPA. Car oui, Kiki, le tant aimé et choyé, ne portait pas de collier.

Sans perdre de temps, Mouloud et Farid commencent à fouiller les tiroirs, tout comme ils avaient profité de l’absence des parents pour fouiller la maison familiale de Bruisson. Leur butin est maigre : 15 230 Francs en tout. 15 230 Francs pour 6 vies gâchées. 2358 Francs par personne, c’est ça, le prix de Steven.
Maintenant que le crime est commis, il faut nettoyer tout ça. Et l’horreur, déjà insoutenable, ne fait que s’enfoncer de plus en plus dans les méandres sordides de trois cerveaux malades. Les meurtriers ont  tout prévu. Mouloud revient dans la cuisine avec deux scies circulaires et une hache : la boucherie commence. S’en suivent 6 épouvantables heures de découpage dans le petit atelier de l’horreur : Mouloud et Farid découpent, Steven empaquette dans des sacs poubelles de jardinage. Les restes des malheureux seront donnés à leurs propres cochons, leurs têtes coulées dans du béton et dispersés dans la Meuse toute proche. Ils ne seront jamais retrouvés. Pour finir, la cuisine est entièrement passée à la Javel. Seuls les témoignages des trois coupables permettront ensuite de reconstituer la scène d’une violence inouïe.

Ce qu’ils ne savent pas, c’est que la petite Mathilde a assisté à toute cette scène. Elle était punie sous l’évier de la cuisine pour avoir répondu à son grand-père, comme à son habitude. Punition injuste, mais qui lui a sauvé la vie. A travers l’interstice de la porte, elle a vu son oncle Steven accomplir sa sordide mission… Le petit ange est resté pétrifié durant ces 15 longues heures, puis, terrifiée, sort de sa cachette. Personne ne peut imaginer le calvaire qu’à subi la petite Mathilde. La maigre consolation qu’apportera son abominable traumatisme sera le fait de savoir qu’elle a pu identifier et dénoncer le tueur et ses complices, qui ont été interpellés dès le 18 août par la gendarmerie.

Steven et ses comparses ont finalement avoué après une nuit en garde à vue, mais à l’heure où nous mettons sous presse, Rachida manque encore à l’appel.
Cette semaine se tient le procès de ceux, toujours présumés innocents, qui portent le sang des innocents sur leurs mains. Tout ça pour un peu moins de 3000€…

Espérons que pour une fois, la « Justice » saura punir sévèrement ceux qui ont non seulement assassiné d’une manière monstrueuse toute une famille, mais qui ont par là même poignardé une fillette de 8 ans en plein coeur de son enfance meurtrie.

Le procès se tiendra le 26 avril 2012
Le procès se tiendra le 26 avril 2012

Une enquête de NOTRE REPORTER à Bonneuil sur Mer.

(pour des raisons de confidentialité, les prénoms ont été modifiés)

Commentaires

  • ‘tain les gens qui gardent deux scies circulaires et une hache dans leur cuisine cherchent les emmerdes, quand même !!! C’est comme s’ils gueulaient à leur invités : « découpez-moi, découpez-moi !!! »

    Plus sérieusement, j’aime beaucoup comme tu as intégré les mécanismes principaux de la revue, qui joue sur les préjugés de son lectorat face à ses peurs usuelles ou supposées, genre les arabes, les drogués, les gens au RSA, etc. C’est exactement ce qui contribue à entretenir toutes nos intolérances, qu’elles soient dirigées vers les gens d’ailleurs, les gens qui n’ont pas d’ambitions sociales, les gens qui ne veulent pas avoir des enfants, bref, tous ceux qui ont surtout comme défaut de ne pas nous ressembler.

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