S’il y a une chose qui m’émeut, à part la bébée chatoune choupinoute que je viens de voir en bas dans ma cour (elle a environ 3 mois, tricolore rayée avec ventre tout blanc, sa maman est une errante du coin, ça me désole de voir qu’en 2018 des gens abandonnent encore leur chat non stérilisé à la rue…Oui parce que maman chat n’a plus qu’un bébé à elle sur les minimum 3 de sa portée.)
Je disais.
S’il y a une chose qui me désole, c’est qu’on prétende donner des leçons de militantisme à base de bon Godwin du style « la délation c’est mal, shame on you, j’aurais pas aimé être ta voisine en 42 ».
Déjà t’en sais rien, si ça se trouve j’aurais organisé de super soirées entre voisins pour jouer au Scrabble, ensuite je suis franco-allemande, assez peu sensible donc aux accusations de nazisme ou de collabo pour en avoir bouffé toute ma vie. Au millionième « sale boche » je pense que j’ai décroché.
J’aime pas super le deux poids deux mesures et je pense qu’on en vient à un moment où la lutte doit passer par des méthodes violentes comme, oui, balancer le CV d’un mec de Génération Identitaire qui prend une photo souvenir de son voyage dans les Alpes se glorifiant d’empêcher des gens qui viennent de passer 3 mois à fuir la mort de trouver asile dans le mal-nommé « Pays des Droits de l’Homme ».
Je sais pas, ça fait un moment que les abrutis du 18/25 de jv.com doxxent ( = donnent les coordonnées) les militant-e-s féministes depuis leur trou à rats et ça ne choque personne. Ça fait un moment que Facebook oblige les gens, sur délation surtout, à envoyer copie de leur CNI afin de prouver leur identité, permettant ainsi des agresseurs et harceleurs, ex violents en tête, de retrouver leurs victimes, obligeant des personnes trans à avoir le choix entre utiliser leur deadname ou bosser leur skill en Photoshop. Que des pages sont supprimées, censurées, parce que des trous du cul (avec tous mon respect pour l’anus, ce précieux orifice sans qui rien ne serait possible) se mettent en tête de défendre leur précieuse liberté d’expression en censurant les méchantes personnes qui leur signalent qu’ils racontent de la merde.
De l’exemplarité
On a essayé d’être exemplaires. De se dire « Merde, la violence c’est pour les autres, soyons au dessus de ça ! ». Ce pauvre Gandhi, qui était pas un super mec peacefull non plus, au fait, doit avoir les oreilles qui sifflent assez fort pour fabriquer une éolienne anti jeunes à force de se voir citer au moindre sursaut de rébellion.
On nous renvoie toujours à ça : la violence c’est mal, ça dessert la Cause, ça ne fait pas avancer les choses. Fun fact : la non rébellion n’a pas beaucoup plus fait avancer les choses.
Les dominants sont des types cool, au fond, non ? C’est comme ton mec qui remplit le lave-vaisselle une fois par an « Fallait demander« . C’est bien connu, toutes les grandes avancées sociales ont été obtenues avec des bisoux et des mamours autour d’une bonne tasse de thé.
Donnez-moi UN exemple de demande pacifique non réprimée dans le sang qui a permis d’obtenir des droits supplémentaires. UN. Avec vos sources, bien sûr. A ma charge d’éditer cet article en ajoutant vos exemples.
Edit : Boris me donne un très bon exemple avec les offrandes au MEDEF faites par les gouvernements passés, présent et sans doute à venir. Bien tenté, Boris, mais considères-tu que l’exploitation éhontée de nos camarades soit sujet à plaisanterie ? Dis donc ! Au goulag, mécréant !
Utiliser leurs armes ?
L’exemplarité charge aussi les militant-e-s de nombreux interdits. Si les méthodes des masculinistes sont parfois moches, à nous d’agir de manière plus classieuse.
Pourquoi ? Pour quelle raison concrète ?
Parce qu’on va nous juger sur nos méthodes ? Mais on nous juge déjà parce que nous sommes militant-e-s féministes et plus simplement parce que, féministes ou pas, nous sommes des êtres inférieurs à leurs yeux. Tu ouvres la bouche pour dire que dans l’open space à ton boulot les blagues sur le viol c’est non, tu te prends la déferlante de toute la terre à base de Charlie onpeupuriendire et compagnie. D’un côté tu subis des oppressions constamment par le fait même d’être une personne dominée, de l’autre dès que tu ouvres ta bouche tu t’en prends autant dans les dents.
Franchement, foutu pour foutu…
Quoi qu’on fasse on sera des harpies ou des hystériques. Qu’on se batte pacifiquement (ça manque de testostérone, elles savent pas se battre ces gonzesses) ou violemment (elles sont folles ces pauvres filles), on perd. Et malheureusement (pour eux) la lutte armée (même métaphoriquement) a l’avantage de provoquer des réactions et parfois, scandale, une avancée, une victoire, et là on peut se faire des bisoux et des mamours sans craindre qu’une mamie LMPT vienne nous jeter de l’eau bénite dans les yeux parce que, scoop, l’homophobie ne se combat pas avec des chatons licornes à paillettes.
Oui mais la délation !
La délation désigne une dénonciation jugée méprisable et honteuse. Elle consiste à fournir des informations concernant un individu, en général à l’insu de ce dernier, souvent inspiré par un motif contraire à la morale ou à l’éthique et donc honteux (subjectif). (Wikipedia)
Vocabulairement parlant, ahem. Sauf si vouloir la paix et l’égalité est un motif « contraire à la morale ou à l’éthique ». Ce qui est sans doute le cas de leur point de vue, je le concède. Par ailleurs, dans le cas qui nous occupe aujourd’hui (l’action de GI dans les Alpes) on est dans le cadre de la dénonciation d’une structure apparentée à une milice. Voilà. Merci Aich pour ces précisions.
Face à mes ennemis, je n’ai pas de pitié. En ont-ils pour moi ? Aucune.
Leurs armes sont efficaces pour semer la peur : utilisons-les !
Doxxer l’identité de la tache de Génération Identitaire avec les coordonnées de son boulot, mais c’est BIEN. Mec, tu t’affiches sur Twitter avec tes gros bras, assume ta virilitay et tes positions politiques de facho dans la vraie vie, maintenant.
Mieux : on sait que Fecebook et Twitter ne nous écoutent pas, la modération de ces réseaux, et des autres, n’est pas de notre côté. C’est rarissime de pouvoir faire supprimer un contenu ou une page : combien d’exemple inverses d’ami-e-s censuré-e-s sur les réseaux sociaux ?
L’éthique : en ont-ils ? Non. Aucune. Sinon ils iraient pas cracher sur des migrants.
OUI MAIS TA VOISINE EN 42 §§§
J’adore cet exemple. En gros, on met les vrais nazis dans la case « résistants/opprimés » et les militant-e-s dans la case « nazis ». Et les gentes qui sortent ça le font sans aucune réflexion, c’est fascinant. Genre eux, à la libération ils vont planquer des SS dans leur grenier, normal, vu qu’on défend quiconque a le droit à sa liberté d’opinion. Non ?
Deux possibilités : soit une réelle méconnaissance de l’histoire (nazis = pas bien, je vous le rappelle à toutes fins utiles) soit une dépolitisation totale (liberté d’expression = liberté de te dire que tu dis de la merde, je vous le rappelle aussi). Quitte à prendre des exemples à la Godwin, autant le faire correctement. Vouloir la mort, oui, la mort, parce que refuser d’accueillir ces personnes ou, pire, les renvoyer en colissimo à leurs bourreaux genre au Soudan, c’est les condamner, de personnes qui fuient la guerre, c’est pas être « un patriote », c’est être un gros facho de base. C’est pas « défendre nos frontières » c’est assassiner des personnes qui fuient les bombes qu’on vend à leurs dictateurs.
Ne rien dire c’est prendre le parti de l’oppresseur.
NE RIEN DIRE C’EST PRENDRE LE PARTI DE L’OPPRESSEUR
Je ne vous la fais pas en bold 48pts rouge et <blink> par pitié pour vos yeux mais vous avez saisi le principe.
Leurs armes sont redoutables : utilisons-les
Leur arme, c’est d’abord l’argent.
N’oubliez pas qu’ils font partie des dominants même s’ils veulent vous persuader du contraire.
Taper au portefeuille, c’est marrant, et ça fonctionne. On l’a vu avec TPMP et sa privation de pub par le CSA suite à leur « (mille guillemets)blague » homophobe. Ça a aussi fonctionné avec cette présentatrice de la Fox qui se moquait joyeusement d’un des survivants du massacre qui a eu lieu en Floride le 14 février 2018 :
Les sponsors aiment pour la plupart moyennement être dénoncés comme soutiens de ces gens-là. Ce qui ne veut certainement pas dire que les sponsors sont choupis, juste qu’ils font gaffe à leur com. C’est particulièrement jouissif de voir les outils de propagande du capitalisme se retourner contre leurs sbires. C’est pas aussi bien que de savoir Sarko en gardav’ mais pas loin dans mon référentiel de la win (Balkany en prison vaut un 8/10 sur cette échelle).
Leur arme, c’est la communication.
Leurs idées puantes ont envahi les médias conventionnels, répondons-leur ! Exposons leurs stratégies, leurs manquements à l’éthique, leurs contradictions.
Et oui, ça fonctionne, parce que le bad buzz va très vite. Une fois suffisamment relayé par les réseaux sociaux, impossible pour les médias de ne pas en parler. Bonus : c’est réalisable depuis chez soi. Relayez, informez, partagez. Vous ne convaincrez pas immédiatement, pas avec un seul post, mais vous utiliserez l’effet de simple exposition dont je parle ici.
Décrit par Robert Zajonc (1968), l’effet de simple exposition est un type de biais cognitif qui se caractérise par une augmentation de la probabilité d’avoir un sentiment positif envers quelqu’un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou cet objet. En d’autres termes plus nous sommes exposés à un stimulus (personne, produit de consommation, lieu) et plus il est probable que nous l’aimions.
L’application la plus fréquente de cet effet cognitif est la publicité qui procède à la répétition du même message ou à la diffusion des mêmes marques de la manière la plus intensive possible. En France notamment, on a aussi évoqué le rôle des médias dans la popularisation des idées du Front national comme relevant d’un effet de simple exposition. (Wikipedia)
Leur arme, c’est leurs soutiens.
Ces gens sont solidaires entre eux. Nous nous sentons souvent isolé-e-s dans notre militantisme. Mais c’est loin d’être le cas ! Nous sommes très, très nombreux-ses. J’ai souvent l’occasion de le constater quand je rencontre d’autres militant-e-s dans des lieux aussi impromptus qu’une terrasse de café un vendredi soir ou au bureau… Combien de collègues qui n’osent pas parler de peur de se faire encore ramasser ? Plein. Vraiment plein.
Au-delà de l’aspect purement militant, il est bon de se souvenir qu’on est beaucoup à en avoir raz le cul, tout simplement.
Cette liste est bien sûr non exhaustive mais cet article devient beaucoup trop long, même si je me réserve le droit d’ajouter des trucs après.
En conclusion je dirai donc : à la guerre comme à la guerre. Bisou.