J’ai fini ce jeu après 12h palpitantes, stressantes, émouvantes, bizarres.
Always Sometimes Monsters (un jeu en anglais donc, quelle vivacité d’esprit, vous m’impressionnez) est un jeu au style old school indépendant, qui nous propose de vivre une aventure faite de choix et de quotidien.
Oui, ok, ça à l’air chiant comme ça. Pas d’aventure épique (à moins que fabriquer du tofu vous semble épique), pas d’univers fantastique. Un quotidien rythmé par la dèche, et la poursuite d’une quête somme toute banale : récupérer son amour perdu.
Mais alors, c’est quoi, le truc ?
Le truc, c’est une immersion dans une vie autre mais parfaitement réaliste.
L’histoire débute par une triste rencontre dans une ruelle sombre entre un « boss », un tueur à gages, et un clochard. Le boss demande au tueur d’éliminer le machin qui se retrouve en travers de la route, mais ce dernier propose de leur raconter son histoire…
Tout commence dans ce salon lors d’une fête quelconque, une pendaison de crémaillère, une célébration…? On ne sait pas trop. Un des personnages récurrents au cours de l’aventure qui va suivre, Larry, va choisir son élu-e parmi la foule. Une fois cet-te élu-e choisi-e, on part vers une autre pièce choisir son partenaire, homme ou femme. Le choix parmi un panel de personnages différents est vaste, on peut être blanc, noire, latino, homme, femme, homo, hétéro.
Larry nous félicite, bravo, il va éditer notre livre. Mais sans « Sam », qui est à priori notre co-auteur-e.
Un an plus tard…
Notre personnage se réveille dans son appartement bordélique et récupère un courrier de re-re-relance suite à ses loyers impayés. Cette fois-ci, c’est l’expulsion, à moins qu’on trouve 500$ d’ici le soir.
Et puis, plus tard, dans la boîte aux lettre, une invitation à un mariage. Au mariage de notre partenaire, mais bien sûr avec quelqu’un d’autre. Bim.
Le but du jeu sera donc de parvenir à traverser tout le pays pour assister au mariage qui se tient un mois plus tard. En gros : trouver de la thune, et entre-temps, un toit.
Bref, c’est grave la loose.
Pour parvenir à cet objectifs, notre avatar devra travailler, ou voler, ou mentir, ou…ce qu’on veut. Les choix sont nombreux, et chacun entraîne une série de conséquences plus ou moins bonnes.
Nous sommes tous des monstres
Nous sommes TOUS des monstres.
C’est le sujet même du jeu. Et pas de « ah oui mais moi non ». Tous. Toujours.
Si l’idée même de « jeu à choix » date de nos bons vieux Livres dont Vous êtes le Héros, Always Sometimes Monsters pousse le concept à son paroxysme : nous, chaque jour.
Dans une réalité quotidienne, terre-à-terre, nous choisissons. Parfois entre deux options difficiles posant des cas de conscience, parfois entre plusieurs options apparemment neutres n’entraînant pas de conséquence dramatique. Et pourtant.
Loin du dilemme, ce sont ces petits choix qui nous entraînent petit à petit vers un chemin bien tracé. Et peu à peu se découvrent les conséquences, jusqu’au choix final.
Le jeu monte ainsi en puissance d’une manière assez équilibrée, orientant l’histoire d’une manière presque insidieuse. Et puis, à force de ramer avec notre perso, on s’attache.
J’ai eu la chance d’avoir une fin « A+ », la happy end du jeu (pour moi). Mais même dans cette fin youpi, un sentiment de gâchis, d’inachevé. D’un côté, l’envie de tout effacer et de recommencer, de l’autre la peur de refaire les mêmes erreurs, ou d’autres, pires. Depuis plusieurs jours j’oscille donc entre rester sur ma fin ou tenter, autrement.
En bref
J’ai adoré ce jeu.
Un postulat de départ assez simple, des commandes rudimentaires, des graphismes de base. Et pourtant. De ce petit tas de pixels est né MON avatar, MON histoire, unique.
Un jeu où on peut déplacer des boîtes d’un point A à un point B durant de longues minutes, pour atteindre notre but.
[Jeu PC] Always Sometimes Monsters http://t.co/Xrj4y8hhA7
Super ! J’allais justement te demander ce que tu en pensais 🙂
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J’ai très envie d’essayer maintenant 🙂
Il est encore un poil cher (8,99€) mais ça vaut grave le coup 🙂